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En langue peule, Njangaan signifie "apprentissage". Ce film présente une critique sévère de l'enseignement coranique à travers l'histoire tragique d'un petit talibé, élève-mendiant sénégalais d'un marabout sans scrupule qui, sous couvert de sainteté, abuse de la crédulité populaire.
Juste évocation de la vie de ces petits garçons séparés tout jeunes de leurs mères et confiés à un maître chargé de leur éducation. Sous peine de lourds sévices, ils ont l'obligation de mendier la nourriture, de cultiver les champs, de ramasser le bois et de se charger de toutes les corvées de la communauté en échange de longues heures d'études consacrées à l'apprentissage et à la récitation du Coran.
Ce film a subi une censure de la part du gouvernement de Senghor.
Avec : DIAGNE, Fatim / N'DIAYE, Mame / CAMARA, Abou / KANE, Bassirou / GUEYE, Mody
Thèmes : école coranique, enfant, Sénégal, tradition, marabout
Langue : Wolof / VOSTF
Support : 35 mm
NOTE D'INTENTION
NJANGAAN, c'est le nom donné aux enfants qui fréquentent le "Dara" ou "Koteb" (école d'enseignement coranique). En réalisant ce film, je m'élève contre certaines pratiques qui, par le biais de la religion, asservissent l'individu.
Les marabouts constituent dans les pays musulmans d'Afrique une classe sociale d'une grande influence politique, économique et sociale. Mais en m'attaquant au maraboutisme, je ne m'attaque pas à l'Islam. Il faut voir clairement le propos du film.
Par leur situation privilégiée, les marabouts ont permis l'introduction du colonialisme et le maintien du néo-colonialisme. S'appuyant sur la religion, ils consolident leur position (situation sociale) sans tenir compte des intérêts du peuple qui est en majorité de confession musulmane.
L'école coranique étant considérée comme un moyen de formation, un père (fanatique) décide d'envoyer son enfant à la DARA pour en faire un soldat de l'armée de Dieu. Les marabouts exploitent les familles au nom de la religion et les enfants non seulement ne sont pas formés, mais deviennent des mendiants professionnels et sont surtout de la main d'oeuvre gratuite.
Dans ce film, j'ai voulu démontrer que l'emprise de la religion est tellement puissante que même les structures en place n'osent s'y attaquer. J'ai voulu montrer aussi comment la religion sert à l'exploitation matérielle de ces gens : résultat, la destruction de cette génération qui cherche sa prise de conscience.
Mahama JOHNSON TRAORÉ
Réalisateur : Mahama Johnson TRAORÉ
Scénario : Chérif Adrame Seck
Image : Baïdy Sow / LOPEZ, Orlando
Montage : HANOUN, Marcel
Production : SOCIÉTÉ NATIONALE DE CINÉMATOGRAPHIE (SNPC) (Dakar) / SUNU FILMS (Dakar)
Participation : Ministère de la Coopération (France)
avec le soutien de la Francophonie (Paris).
Festivals : Cannes (Quinzaine des Réalisateurs, 1975) - www.quinzaine-realisateurs.com/qz_film/njangaan/, Fespaco 1976 (Encouragement du Jury), Nantes 1979, Val de Marne 1984, Aurillac 1985
Diffusion France : AUDECAM (Institut Français, en 16 mm et vidéo)
Diffusion Canada : Expedifilm
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