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Au début des années 60, à Salisbury (actuelle Harare), en Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe), le gouvernement de Ian Smith pend trois révolutionnaires noirs qui avaient pourtant été graciés par la reine d'Angleterre. René Vautier, avec le ZAPU (Zimbabwe African Party for Unity), dénonce cette mise à mort.
Expulsé par la police rhodésienne (renseignée par les services secrets français), le cinéaste tourne en Algérie un film en forme de réquisitoire contre la sauvagerie coloniale. Le film est d'abord interdit en France, puis autorisé en 1965.
Un poème écrit par René Vautier (sous le pseudonyme algérien de Férid Dendeni), lu par le futur cinéaste sénégalais Djibril Diop Mambéty, des tableaux du peintre sud-africain Gerard Sekoto, une bande sonore offerte par des membres des Black Panthers en exil à Alger (une lente marche funèbre composée pour accompagner l'enterrement d'un noir assassiné pendant la lutte pour les droits civiques aux États-Unis), des masques et des statuettes d'art nègre.
Empêché de tourner son habituel film d'action directe, Vautier bricole un magnifique poème filmique. Pour une fois, son cinéma panafricain ne peut pas intervenir dans le réel pour essayer de le changer : l'absence des images pousse le réalisateur à ré-inventer et politiser le film-collage d'origine surréaliste (par exemple "L'Invention du monde" de Michel Zimbacca, 1951). Proche des œuvres de Santiago Álvarez, S. Sukhdev, Heynowski et Scheumann, "Le Glas" est à la fois la suite logique et le dépassement militant de "Les statues meurent aussi" (1953, par Chris Marker et Alain Resnais).
Federico Rossin
Historien du cinéma, programmateur indépendant
Le Glas
Algérie, 1964, 6mn, NB,
Réalisateur : René Vautier (pseudonyme Ferid Dendeni )
Caméra : Ali Marok
Voix Off : Djibril Diop Mambety
Peinture / Illustrations : Sesoto
http://www.imdb.com/title/tt11368960
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