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Le film nous amène à Baïla, village où se déroule tous les trente ans la cérémonie d'initiation : le Bukut.
Nous sommes en Casamance, au Sud du Sénégal, dans la culture diola.
LE BUKUT RITUEL INITIATIQUE DU PASSAGE DE L'ENFANCE A L'HOMME OBLIGATOIRE POUR TOUS LES DIOLAS DU MONDE A LIEU TOUS LES 25, 30 OU 40 ANS SELON LES VILLAGES.
Toute la documentation disponible tant qu'écrite, qu'orale semble renvoyer la Genèse du Bukut vers la fin du XIXe siècle. C'est dire que le Bukut est une institution culturelle assez récente. Les témoignages informent que les Diolas tiennent le Bukut des Baïnouncks. En effet, les Baïnouncks qui étaient traqués par les Malinkés et les Diolas avaient connu des troubles sans précédents dans le fonctionnement de leurs structures sociales. Pour assurer leur survie, ils inventèrent une forme d'initiation apte à réaliser leur unité et protéger leurs croyances ainsi que leurs pratiques culturelles. Le bukut est donc une forme de résistance culturelle. Ce fut aussi le cas des sociétés Diolas qui étaient sous le joug de la domination malinké et Française. Leur survie était menacée car les tentatives de mise en branle de l'appareil social Diola commençaient à prendre effet.
Dans le passé le Bukut secret et ésotérique, réservé aux hommes tendait tout d'abord à réaffirmer la personnalité masculine par rapport au monde féminin. Le stage initiatique était très sévère et parfois dangereux. Puis le bukut voulu camper la masculinité et l'invicibilité de ses fils, les seuls garants du sang donc de la lignée et de la tradition. Puis enfin comme toute société inquiète de sa survie collective l'initiation a aussi déployé une méthodologie et une sophistication de cérémonial pour enchaîner définitivement et complètement l'individu au groupe initiatique. Le Bukut fait de lui un homme à part entière, reflet obéissant et fidèle de la communauté. ….
Plus tard avec les premières conversions à l'Islam et par la suite le catholicisme, les tenants de la religion traditionnelle conscients que le Bukut aussi devait évoluer ont arrondi quelques angles pour rester dans son époque mais en gardant l'essence de ce rituel qui reste central à la vie de toutes les communauté DIOLA.
My peace of poetry est venu après milles conversations avec la génération de ainés qui a partagé ses craintes et ses perspectives quand au déroulement de ce rituel sacré. Ils ont partagé avec moi un pan d'histoire avant la traite négrière, pendant et après. Moment d'histoire consigné dans la tradition orale que seuls eux détenteurs de leur savoir se partagent au grand désarroi d'une jeune génération tout de même proche de ses racines.
My peace of poetry is my contribution, my quest, my thurst for the people of the south I claim to belong to but know so little.
FATOU KANDÉ SENGHOR
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