Shimon Dotan nous permet de pénétrer dans les prisons israéliennes, dans cet espace particulier réservé aux détenus de haute sécurité. Il révèle la prise directe de ces prisonniers avec la vie politique palestinienne, et le mode d'organisation très structuré qu'ils se sont donnés avec l'accord des autorités israéliennes.

Espace organisé par l'étude et la discipline collective, et qui, de façon inattendue, la prison constitue une école de démocratie que Shimon Dotan a découverte, qu'il écoute et regarde vivre. Dix des nouveaux élus du mouvement islamiste Hamas, et quatre des députés du Fatah, sont, parmi plusieurs centaines de leurs compatriotes, incarcérés dans les prisons de haute sécurité israéliennes. Ceux que la quasi-totalité des Israéliens considère comme des criminels et des assassins incarnent pour la plupart des Palestiniens d'héroïques combattants de la liberté et l'élite d'un État encore dans les limbes. Comme l'explique Samir Mash'Harawi, un des chefs du Fatah à Gaza, incarcéré pendant huit ans et libre aujourd'hui, "les prisons, sont les véritables universités du nationalisme palestinien, et elles constituent désormais un passage presque obligé pour accéder au leadership politique". Alors que les autorités israéliennes n'autorisent aucune communication téléphonique, les détenus maintiennent - par des voies qu'ils se gardent bien de révéler - des liens presque constants avec les partis et les militants à l'extérieur des prisons, et le film montre qu'ils parviennent même à intervenir en direct dans le cours d'un meeting électoral à Jérusalem-Est.

Shimon Dotan et son équipe ont obtenu l'autorisation exceptionnelle, au cours d'une trentaine de tournages successifs, de regarder vivre et de filmer plusieurs de ces prisonniers, et aussi de s'entretenir longuement avec eux : Ahlam Tamimi, députée du Hamas, complice alors qu'elle était étudiante d'un attentat-suicide qui a tué quinze civils, dont huit enfants, et condamnée pour cela à seize vies de détention ; Hassan Yussuf, lui aussi membre du Hamas et dirigeant le plus influent de la Cisjordanie ; Abou Naji, membre du Fatah, emprisonné depuis un quart de siècle, et qui suit avec passion les débats de la Knesset retransmis par la télévision… Pour eux, le temps carcéral est l'occasion de poser un regard attentif sur la société israélienne et d'élaborer un discours libéré des passages oratoires obligés de l'engagement dans le combat.

Entre cinéma direct et entretiens au long cours -avec les dirigeants, mais aussi les simples militants et le personnel pénitentiaire, des parloirs aux cellules, Shimon Dotan révèle une situation qui, sans être secrète reste totalement ignorée, et il fait aussi œuvre de cinéaste avec ce portrait de groupe magistralement réalisé.


France/Israël, 2006

90 minutes, version originale arabe & hébreu, sous-titrée en français

Coproduction : ARTE France, Momento, Alma Films Ltd

Producers:
Arik Bernstein, Jonathan Aroch, Dikla Barkai, Shimon Dotan

Script Writer :
Shimon Dotan

Cinematographer :
Shai Goldman, Hanna Abu-Sana

Editor : Ayala Bengad

Broadcasters : Arte, CBC


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2007 | 5º Festival Internacional de Cinema Documental de Lisboa - Doclisboa 2007 | LISBONNE, Portugal | 18>28 octobre 2007 | www.doclisboa.org
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ARTE (France, Allemagne)
> Diffusion : Mardi 27 juin 2006, 20h40 : Soirée THEMA "La Palestine en chantier "
> Multidiffusion le mercredi 28 juin 2006 à partir de 14h40.