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L'édito de Pierre-Henri Deleau, Délégué général du Festival
Les certitudes envolées
Certaines périodes de l'histoire laissent dans la mémoire collective une telle empreinte qu'il semble facile de les résumer d'une appellation simple qu'on répète à satiété comme une évidence. On dit "le Grand Siècle", "la Belle Époque", "la Grande Guerre", "les Trente Glorieuses". Certes, ces expressions sont souvent réductrices mais, telles quelles, elles se sont imposées tout de même parce que finalement, dans notre inconscient collectif c'est ainsi que nous avons voulu en garder l'image.
Qu'en est-il alors des périodes plus floues ? De ces moments où, en apparence du moins, rien de marquant ne se passe ? Où tout semble terne et lisse, l'histoire suivant son cours sans bouleversement majeur, comme si tout était déjà organisé à l'avance, donc prévisible.
Ainsi en est-il des années 1970 : passé le choc de 68 et des révoltes tous azimuts contre une société repue trop sûre d'elle-même, tout semblait rentrer dans l'ordre. Il y avait eu un accès de fièvre vite résorbé : on avait soigné le malade avec une médecine douce teintée de modernisme tolérant. L'histoire pouvait reprendre confortablement le cours de ses certitudes, il n'y aurait pas de changements radicaux.
Oui, en apparence. Mais dans les faits quelque chose, déjà, était en train de changer : ce furent d'abord de petites fissures, vite colmatées, mais qui avaient tendance à se répéter. Ici et là des mouvements incontrôlés annonciateurs de bouleversements futurs. Les signes avant-coureurs d'une entrée en crise prolongée s'accumulaient sans qu'on y prenne trop garde. Et pourtant ! Chocs pétroliers à répétition, Brigades rouges et Brigades noires, terrorisme international et attentats divers, multiplication des dictatures en Amérique latine tandis qu'elles disparaissaient au Portugal et en Espagne, libéralisation des mœurs en France mais explosion du chômage, défaite américaine au Vietnam mais effritement du mythe soviétique et mort de Mao Zedong, chute du Shah d'Iran et montée des intégrismes religieux. Partout le monde, diversement et parfois contradictoirement, craquait. Lentement mais sûrement, l'histoire changeait : le temps du doute et de l'incertitude s'installait.
Inutile de dire que le cinéma s'est très vite emparé de toutes ces secousses diverses et répétées. Quelle aubaine et quels sujets d'inspiration où l'on pouvait puiser sans fin : il suffisait d'ouvrir les yeux, le monde en pleine mutation s'offrait comme un théâtre vivant qu'on n'aurait jamais fini d'explorer. Les réalisateurs l'ont bien compris qui rendent compte aussi, au travers de la fiction, des transformations qui nous entourent. La programmation de cette édition est le résultat de leur vision : c'est le reflet des changements de notre société à cette époque. À nous d'en tirer quelque enseignement. Ces années nous auront révélé la fragilité d'une économie dont nous étions si fiers et qui nous rassurait. Elles annonçaient déjà ce que nous ne voulions pas prévoir et qu'on résume aujourd'hui d'un mot qui fait peur : la mondialisation.
PALMARÈS - FESTIVAL DU FILM D'HISTOIRE 2012
Pessac (Gironde, France)
FICTION :
PRIX DU JURY
"HANNAH ARENDT" de Margarethe Von Trotta
Rediffusion : LUNDI 26 NOV à 18h20
PRIX DU JURY ÉTUDIANT
"HANNAH ARENDT" de Margarethe Von Trotta
Rediffusion : LUNDI 26 NOV à 21h
PRIX DU PUBLIC
"HANNAH ARENDT" de Margarethe Von Trotta
Rediffusion : LUNDI 26 NOV à 16h
DOCUMENTAIRE :
PRIX DU JURY
"CÔNG BINH - LA LONGUE NUIT INDOCHINOISE" de Lam Lê
Rediffusion : LUNDI 26 NOV à 18h50
PRIX DU JURY IJBA
"ADIOS MUCHACHOS - NICARAGUA : UNE RÉVOLUTION CONFISQUÉE"
de Clara Ott et Gilles Bataillon
Rediffusion : LUNDI 26 NOV à 21h10
PRIX DU JURY LYCÉEN
"PRÉSIDENT DIA" de Ousmane William Mbaye
Rediffusion : LUNDI 26 NOV à 16h40
PRIX DU PUBLIC
"PRÉSIDENT DIA" de Ousmane William Mbaye
Rediffusion : LUNDI 26 NOV à 14h
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