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Après une formation de designer textile à Accra, au Ghana entre 1965 et 1968, El Loko suit les cours de l'Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf, en Allemagne et sort diplômé des Beaux Arts, Maître élève, en 1976.
El Loko est peintre, dessinateur, sculpteur, il expose aussi des installations photo. Depuis le début des années 1980, il a travaillé en série et continuellement changé ses formes d'expression. Il a commencéé par des compositions post-cubistes, déconstruites et a développé ensuite un style narratif, très simple, inventé un langage de chiffres et d'ornements, peint des lutins et des figures drolatiques, des tours d'hommes et de personnages empilés et, enfin, dans une variété de grands formats, des alignements de visages stéréotypés, comme des masques figés devant l'horreur.
Dans le travail qu'il présente à Saint-Brieuc, la déception de l'artiste devant le développement social et politique actuel devient plus que visible. El Loko a photographié des africains et a découpé leurs visages.
Les photos sans têtes sont disposées sur trois murs. Les têtes sans corps traînent par terre... Les visiteurs sont forcés de les piétiner s'ils veulent pénétrer dans la pièce. Gisant déjà dans la poussière, l'Afrique est encore foulée aux pieds.
Pour El Loko, cette oeuvre est un travail sur la dépréciation et la dépravation de l'individu, effets de l'économie globale et des dictatures post-coloniales.