L'histoire d'amour entre Philippe Bordas et le continent africain débute dès 1988, alors qu'il décide de partager le quotidien des boxeurs kenyans de Mathare Valley, le plus grand bidonville d'Afrique. En 1993, il part à la rencontre de l'artiste ivoirien Frédéric Bruly Bouabré qui, en s'inspirant du dessin des pierres volcaniques sacrées de sa région natale, inventa une nouvelle écriture.
Ensuite au Sénégal, Philippe Bordas pénètre le monde fermé des lutteurs. Enfin, début 2001, à Bamako, il découvre l'armée ressuscitée des chasseurs du Mali, les descendants de l'Empire de Soundjata Keïta.
Actuellement exposé à la MEP (Maison Européenne de la Photographie : www.mep-fr.org/), l'Afrique héroïque retrace l'ensemble de ces rencontres et de son parcours.
Au CCF, Philippe Bordas présentera L'Afrique à poings nus, (travail pour lequel il a reçu le prix Nadar en 2004) une traversée d'Est en Ouest de l'Afrique au Combat. Son séjour au Burkina Faso sera également l'occasion d'un travail sur la tradition équestre burkinabè.
"D'un côté, la boxe anglaise.
Cinquante boxeurs reclus dans une salle de catéchisme, au coeur du bidonville. Des corps en sueur dans une salle volontairement privée d'oxygène. Des écorchés fondus sous un néon défunt. Des yeux voilés par le fantôme de Mohamed Ali.
De l'autre côté, la lutte sénégalaise.
Des corps pleins, reposés. Un affrontement à ciel ouvert dans les arènes de sable du Sénégal. Une joute rituelle au coeur des villes et des villages. Un duel socialisé, musical, vierge d'influence blanche, des lutteurs enracinés dans leur terre et ne rêvant d'aucune Amérique."