Prix de la révélation chorégraphique 2008, Nacera Belaza nous livre un duo sublime qu'elle interprète avec sa sœur. Pièce concentrée sur la verticale d'une beauté hypnotique, Le Cri puise et jaillit jusqu'à soulever l'être entier. Un instant immense surgit de cette danse touchée par la grâce.
Sur le plateau, deux danseuses et un imperceptible balancement qui croît, s'accélère et envahit le corps. D'abord, la voie étouffée de Larbi Bestam et une bande-son ténue qui se tient plus près du silence que de la musique. Lentement, les deux corps distincts basculent d'un pied à l'autre dans un unique mouvement en expansion jusqu'à former de grandes vagues souples qui se déploient en une spirale infinie. Ni diversion, ni dispersion, une rigueur parfaite qui laisse toute la place à une sensualité à l'état brut, sublime et puissante. On dirait les corps vissés au sol et pourtant il s'agit d'un envol. Ondulation de l'être "comme pour lui ajouter une dimension qui l'ouvre davantage au monde". La pièce se tient à deux pas de la transe mais jamais ne vacille. "Et si vivre n'était pas un verbe d'action ?", s'interroge Nacera Belaza. État de vide intérieur et réceptivité totale de l'être, Le Cri crée une densité qui accorde l'infime et l'infini, le désir et la grâce.
à 20h30 dans la petite salle tarif C durée 50 min