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Né Yusen Wu, le 1er mai 1946 à Guangzhou, province de Canton, Chine du Sud.
Acteur, Producteur, Scénariste, Monteur, Réalisateur.
En 1969, il débute comme assistant réalisateur pour les studios des Frères Shaw. Entre 1971 et 1973, John Woo réalise quatre films (Boxer from Shantung, Blood Brothers?) avec le mythique Chang Cheh, réalisateur culte de films d'arts martiaux.
Le milieu des années 80 s'annonce excessivement mal pour John Woo. Après une pléthore d'honnêtes films de kung-fu (Hand of Death - 1975 avec Jackie Chan) et de comédies à succès (Money Crazy - 1977, From Riches to Rags - 1979?) pour la Golden Harvest, Woo passe pour un paria aux yeux de la profession et Cinema City, les défunts studios fondés par Karl Maka et Dean Shek qui l'emploient alors, l'envoie à Taïwan comme responsable de la distribution sur le territoire. En fait, un placard doré pour celui que l'on considère désormais comme un has-been, incapable de saisir le moindre bon gag sur pellicule. Woo s'enlise dans la dépression.
Son sauveur a un nom : Tsui Hark, tête pensante de Film Workshop, maison de production qui allait donner un coup de pied salvateur dans la fourmilière cinématographique qu'est le Hong Kong de l'époque. Woo a une envie qui le taraude depuis toujours : réaliser un polar épique, inspiré à la fois de l'imagerie chevaleresque de Cheh (comme dans La Rage du tigre) et des polars de Scorsese ou Melville.
A Better Tomorrow (Le Syndicat du Crime) sort en 1986 et arrive sans peine en tête du box-office, créant un style, les Heroic Bloodsheds, films de flingues épiques et sanglants, ainsi qu'une légion d'émules ou de faussaires. Violence aveugle, apothéoses balistiques filmées comme des ballets, sentiments exacerbés, amitiés trahies, Woo déverse, à chacune de ses mises en scène, un torrent d'émotions d'une force incroyable.
A Better Tomorrow II (Le Syndicat du Crime 2) est tourné dans la foulée et surfe sur la vague du premier volet. Mais le réalisateur sort insatisfait du tournage, dont il ne revendique réellement que le dernier quart d'heure, extraordinaire boucherie d'une puissance toute apocalyptique, où Chow Yun Fat, Ti Lung et Dean Shek déciment un gang de malfrats dans une villa chic des hauteurs de Hong Kong. C'est le moment des premières tensions entre le metteur en scène et son producteur.
En 1989, Chow Yun Fat doit littéralement implorer Tsui Hark de produire The Killer. Pour Hark, personne n'ira voir une histoire qui a pour héros un tueur à gages. Le film, somptueux, remporte un succès sans précédent et révèle les talents de Woo et de ses deux comédiens, Chow Yun Fat et Danny Lee, au monde entier, imposant à tous son esthétisme létal. Avec son complice Wu Ma, il réalise le médiocre Just Heroes avec Danny Lee et David Chiang, film destiné à aider financièrement un Chang Cheh vieillissant et dans le dénuement le plus complet.
Il enchaîne sur l'immense Une balle dans la tête (1990), considéré par les mordus comme son principal chef-d'?uvre. La descente aux enfers de trois jeunes aventuriers de Hong Kong qui se déchirent en plein conflit vietnamien ne remportera malheureusement pas le succès escompté. Trop noir, âpre et pessimiste, Bullett in the Head (Une balle dans la tête) et son échec commercial forceront Woo à réaliser, en 1991, le raté Once a Thief (Les associés), thriller comique et peu inspiré, destiné à renflouer les caisses des producteurs à la période de Noël. John Woo retrouve pour l'occasion, deux de ses acteurs fétiches, Chow Yun Fat et l'exceptionnel Leslie Cheung (Adieu ma concubine) englués dans une histoire de tableaux volés et de triangle amoureux. 1990 marque l'année du départ. Trop de pressions, pas assez de confort financier pour mener à bien ses projets, les triades qui ne rôdent jamais très loin.
Le réalisateur se tourne vers Hollywood et livre, comme chant du cygne, l'époustouflant Hard Boiled (A toute épreuve). La vision alarmiste d'un Hong Kong en pleine déliquescence, pourri par la mafia et les trafics en tous genres... D'une jubilation fédératrice, le film réunit autour de lui toute une vague de jeunes cinéphiles et semble enfin sortir le cinéma de Hong Kong de la confidentialité dans laquelle il était depuis longtemps cloisonné. Le reste de l'histoire, tout le monde la connaît : premiers pas américains indécis sous la houlette de Van Damme (Hard Target : Chasse à l'homme), Broken Arrow avec John Travolta et Christian Slater, et un méga-succès international, Face/Off (Volte/Face), qui font de lui un des réalisateurs les plus recherchés de Hollywood.
Mission : Impssible II, film d'espionnage explosif bon pour flatter l'égotisme de Tom Cruise vient à peine de foudroyer le box-office américain que John Woo annonce déjà The WindTalkers, un film de guerre où il retrouve Nicolas Cage et Christian Slater dans une histoire de codes secrets tenus par des Indiens navajos en 1943. Sans avoir abandonné le projet de tourner King's Ransom, un film d'aventure spécialement écrit pour son complice Chow Yun Fat.
La griffe John Woo est incontournable : explosions, cascades, trahisons, flingages en apesanteur et ralentis lyriques, héros maudits et amours impossibles, envol d'oiseaux (pigeons, colombes) ?
> Ses sources d'inspiration : Chang Cheh, Sam Peckinpah (surtout La horde sauvage, voir A Better Tomorrow II), Jean-Pierre Melville (surtout Le Samouraï, voir The Killer) , Jacques Demy (Les parapluies de Cherbourg et Les demoiselles de Rochefort), Gene Kelly (Un américain à Paris), Martin Scorsese, Stanley Kubrick ...
> Ses admirateurs : Martin Scorsese, Quentin Tarantino, Sam Raimi ...
Filmographie
Période Hong Kong
The evil one (1968). Ce film a été perdu.
Dead Knot (死节, Sijie, co-réalisateur, 1968).
Accidentally (偶然, Ouran, 1968)
Ninja Kids (铁汉柔情, Tie han rou qing, 1974)
Fist to Fist (女子跆拳道群英会, Nu zi tai quan qun ying hui, 1974)
Princesse Chang Ping (Princess Chang Ping, 帝女花, Dinü hua, 1975)
Hand of Death (少林门, Shaolin Men (1976)
From Riches to Rags (钱作怪, Qian zuo guai, 1977)
Money Crazy (发钱寒, Fa qian han, 1977)
Follow the Star (大煞星与小妹头, Da sha xing yu xiao mei tou, 1978)
La Dernière Chevalerie (Last Hurrah for Chivalry, 豪侠, Hao xia, 1978)
Hello, Late Homecomers (哈罗,夜归人, Ha luo, ye gui ren, 1978). Il a seulement réalisé le premier segment.
To Hell with the Devil (摩登天师, Mo deng tian shi, 1981)
Laughin Times (滑稽时代, Hua ji shi dai, 1981)
Lam Au Chun No. 3 (八彩林亚珍, Ba cai Lin Ya Zhen, 1982)
The Time You Need a Friend (笑匠, Xiao jiang, 1984)
Run Tiger Run (两只老虎, Liang zhi lao hu, 1985)
Les Larmes d'un Héros (Heroes Shed No Tears, 英雄无泪, Ying xiong wei lei, 1986)
Le Syndicat du crime (A Better Tomorrow, 英雄本色, Ying huang boon sik, 1986)
Le Syndicat du crime 2 (A Better Tomorrow II, 英雄本色II, Yinghung bunsik II, 1987)
The Killer (喋血双雄, Die xue shuang xiong, 1989)
Just Heroes (义胆群英, Yi dan qun ying, 1989)
Une balle dans la tête (Bullet in the Head, 喋血街头, Die xue jie tou, 1990)
Les Associés (Once a Thief, 纵横四海, Zong heng si hai, 1990)
À toute épreuve (Hard-Boiled, 辣手神探, Lashou shentan, 1992)
Période Hollywood
Hard Target (Chasse à l'homme, 1993)
Broken Arrow (1996)
Volte-face (Face/Off, 1997)
M:I-2 (Mission : impossible 2, 2000)
Windtalkers (2002)
The Hire: Hostage (2002)
Paycheck (2003)
Récompenses
Nominations pour le meilleur réalisateur et meilleur scénario lors des Hong Kong Film Awards 1987 pour Le Syndicat du crime
Prix du meilleur film lors des Hong Kong Film Awards 1987 pour Le Syndicat du crime
Prix du meilleur réalisateur et meilleur montage lors des Hong Kong Film Awards 1990 pour The Killer
Prix du meilleur montage lors des Hong Kong Film Awards 1991 pour Une balle dans la tête
Prix du meilleur montage lors des Hong Kong Film Awards 1993 pour À toute épreuve
Sources :
http://killerwoo.ifrance.com
http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Woo