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Sa carrière n'aura duré que 10 ans. Ravagée par l'alcool et la drogue, elle meurt en laissant une image de victime. Mais la vraie Billie Holiday n'était pas une femme faible. Elle a gagné beaucoup d'argent et a tout dépensé. Le 7 avril 1915 naît, à Baltimore, Eleanora Harris, d'un père musicien et d'une mère femme de ménage. Violée à 11 ans par un voisin, elle est envoyée dans un pensionnat de bonnes soeurs. C'est en 1928 qu'elle et sa mère s'installe à Harlem en plein essor du jazz. La mère et la fille se prostituent et Billie est envoyée dans une maison de correction. Heureusement, elle sait chanter et commence dans les restaurants jusqu'à ce qu'un producteur la remarque. C'est le premier disque avec Benny Goodmann. Tournée avec Count Basie pleines d'humiliation en ces temps de ségrégation sévère. Son histoire d'amour avec Lester Young est très romantique et très fructueuse sur le plan artistique. Mais tout se gâte assez vite, bisexuelle et toxicomane, elle brûle sa vie par les deux bouts. Femme pourtant déterminée et ne se laissant pas "marcher sur les pieds", elle n'a jamais vraiment tenté d'arrêter ses excès, même après 9 mois de prison pour détention de drogue. Cela ne l'empêche pas de remplir à craquer le Carnegie Hall et de l'enflammer. La suite ressemble à une descente aux enfers ; pourtant, ce n'est pas comme ça qu'elle le vit. Pour elle, il s'agit avant tout de vivre selon ses propres lois. Ceci implique de mauvais mariages avec des "voyous" qui la frappaient et la spoliaient. mais disait-elle, cela lui permettait de chanter le blues comme elle le chantait. De bonnes archives où elle chante, des témoignages affectueux de ses amis, ce documentaire restitue à cette authentique artiste une image de femme responsable de son pathétique destin. Elle meurt à 44 ans à l'hôpital le 17 juillet 1959.
(présentation du documentaire de David Turnbull qui lui est consacré : Billie Holiday, la lady du jazz)