1940-1944 : "saison des prunes" qui vit les Camerounais prendre le parti de la France libre, accueillir de Gaulle et son lieutenant Leclerc, alors condamnés à mort par le régime de Vichy. Bâti sur l'amitié entre deux hommes - Ruben Um Nyobè, futur chef indépendantiste, et le poète Louis-Marie Pouka -, ce roman foisonnant commence par la défaite française d'août 1940. Les deux amis rentrent dans leur village, Edéa. Pouka veut y réaliser un de ses vieux rêves : créer un cénacle pour former les futurs poètes camerounais, groupe qui se réunira dans le bar du village, devenu aussi maison de passe... Mais ces retrouvailles sont perturbées par l'arrivée de Leclerc, car le cénacle devient un vivier de recrutement de "tirailleurs", fournissant les premiers soldats de la France libre. De nombreux jeunes s'engagent ainsi pour régler leurs propres comptes, fuir ou découvrir l'ailleurs. On suit alors l'épopée de ces soldats, sous-équipés par une France libre sans moyens, allant eux aussi à la guerre "en chantant", mais surtout au massacre ; les balbutiements pittoresques du commandement français ; la vie du village maintenue par le courage des femmes face aux violences qui leur sont faites... Roman symphonique, enlevé, tragique mais aussi plein d'humour, La saison des prunes raconte les luttes, les amours, les rêves, la bravoure de personnages pris dans une guerre qui n'est pas la leur, mais devant laquelle ils ne reculeront pas.