Quand la mémoire de l'opprimé s'oppose à la mémoire de l'oppresseur
Collectif, sous la direction de Aggée C. Lomo Myazhiom avec les contributions de : Christiane Taubira, Henri Bangou, Auguste Armet, Yoporeka Somet, Kofi Adu Manyah, Aimé Césaire, Buata Malela, Cyr-Henri Chelim, Martial Ze Belinga, Bassidiki Coulibaly, Louis Sala-Molins.
Par son ampleur et sa durée, son étendue dans l'espace (Afrique, Europe, Amérique, Asie) mais aussi et surtout par ses conséquences, la traite atlantique est une question capitale qui, au-delà du peuple noir, concerne et interpelle la conscience humaine.
Légalisée par le Code noir de Colbert en 1685, soutenue par la papauté, pensée, argumentée et justifiée par les philosophes des Lumières, la traite atlantique érigea en système une économie-monde capitaliste (avant l'heure) basée sur l'instinct de prédation, l'appât du gain et le principe de chosification de l'Homme par l'Homme.
L'Occident chrétien, responsable de ce très grand "dérangement" de l'histoire qui dura du XVIe au XIXe siècle, organisa avec méthode la déportation de millions d'Africains. De ce trafic négrier sont nées les sociétés actuelles des Caraïbes, de la Guyane, du Brésil et les communautés noires de l'Amérique du Nord.
Reconnus comme un crime contre l'humanité en France depuis 2001, la traite négrière transatlantique et l'esclavage représentent une lourde page de l'histoire de l'humanité et appellent un travail de mémoire et de justice.