La musique du Burkina Faso demeure l'une des
plus méconnues du continent africain. Pourtant, de
l'indépendance de la Haute-Volta en 1960 jusqu'à
l'arrivée du Conseil national de la révolution de
Thomas Sankara en 1983, une scène musicale
unique en son genre a éclos le long de l'axe reliant
les deux grandes villes du pays, Ouagadougou et
Bobo-Dioulasso, à Abidjan, base d'une importante
diaspora voltaïque.
Les musiciens du pays participent alors à une
modernisation inédite des leurs traditions
musicales. Celles-ci, confrontées aux influences
extérieures comme la rumba congolaise, la
chanson française, le rhythm'n'blues américain,
l'afro-cubain ou les musiques mandingues,
fusionnent en un creuset culturel inouï. Des
forces collectives comme l'Harmonie Voltaïque,
le Volta Jazz ou le Super Volta, ou des talents
individuels comme Amadou Ballaké, Georges
Ouédraogo, Tidiani Coulibaly, Abdoulaye Cissé,
Issouf Compaoré ou Pierre Sandwidi s'imposent
dans l'euphorie des années d'indépendance.
Malgré les remous politiques, l'enclavement du
pays et les conditions précaires d'enregistrement
et de diffusion des disques, toute une génération
oeuvre à l'instauration de l'une des expressions
musicales les plus fortes et fières du continent,
pour un résultat aujourd'hui comparable en
qualité aux musiques du Mali, de Côte d'Ivoire ou
du Bénin.
Fruit de recherches intensives sur le terrain
réalisées avec l'aide de l'Institut français du
Burkina Faso, ce livre raconte l'âge d'or des
musiques voltaïques, une histoire aussi méconnue
que passionnante.