Ce projet s'inscrit dans la lignée de Musiques modernes et traditionnelles du Mali. Il s'agit de raconter une histoire musicale, fière et vivante, grâce à ceux qui l'ont écrite et à une iconographie abondante. Ce livre permet de dresser une typologie de la musique moderne burkinabé et de préserver une mémoire aujourd'hui essentiellement orale et assez mal conservée ou préservée. Cette histoire des artistes et orchestres voltaïques, doit être replacée avec fierté sur l'échiquier des grandes musiques populaires africaines. À l'exception d'Amadou Ballaké et de Georges Ouedraogo, très peu d'artistes burkinabés ont eu une reconnaissance en dehors des frontières de ce pays. À Ouagadougou, mais surtout à Bobo-Dioulasso, capitale culturelle du pays jusqu'au début des années 1980, les deux premières décennies d'indépendance, en particulier les années 1970, voient la naissance d'artistes et d'orchestres modernes. Ceux-ci font fusionner les riches traditions locales avec les rythmes afro-cubains, les ellipses funk américaines avec la candeur des yéyé françaises alors que les guitares électriques convolent avec des sections de cuivres hallucinantes. Cet ouvrage est illustré par une iconographie exceptionnelle issue en grande partie de la production discographique burkinabé, en dépit du fait que le pays n'ait pas eu d'usine de pressage de disques vinyle. Quelques studios photos à travers le pays ont également documenté les évolutions culturelles et modes de vie des années 1960 à aujourd'hui, en particulier autour d'un axe Bobo-Ouaga, qui détermine à mon sens 80 % de la production musicale burkinabé et de l'histoire racontée dans cet ouvrage.
Graphisme : Eric Chabrely