"Au Sénégal, c'est la pirogue ou la débrouille." Le dicton populaire résume bien la situation pour les habitants de ce pays d'Afrique de l'ouest, connu pour ses plages et ses clubs de vacances, mais dépourvu de toute richesse naturelle.
La pirogue, c'est la fuite clandestine, vers l'Europe ; la débrouille, c'est l'art de survivre.

Pour "Les nouveaux explorateurs", Sebastian Perez Pezzani nous fait découvrir l'Afrique du système D, des petits métiers, des rois de la bricole et des inventeurs de talent. Les Sénégalais n'ont pas de pétrole, alors ils doivent avoir des idées, et des idées, ils n'en manquent pas.
À Dakar, où se concentrent les 2/3 de la population du Sénégal, la casse, grande comme 10 terrains de foot, est le 1er marché de la voiture d'occasion du pays. Amenez un volant, on vous assemble la voiture autour. Le boom du bâtiment est tel que certains volent du sable sur la plage pour fabriquer des parpaings. Pour échapper à la piraterie, les musiciens distribuent directement leurs CD, aussitôt gravés, en rollers au milieu des embouteillages pendant qu'à l'école de la rue, le soir, les adultes apprennent à écrire sous les étoiles. Au Sénégal, on ne jette rien, c'est le royaume de la "récup'". À St Louis, un jeune styliste utilise des sachets de bonbons pour fabriquer des pantalons et des filets de pêche qui font des robes très "fashion". La réparation des téléphones portables est devenue un business très rentable : des sacs de pièces détachées s'entassent dans les ateliers des "Mac Giver" du mobile. Même les soins dentaires sont réalisés sur place, à la minute et pour une somme dérisoire par deux frères, prothésistes surdoués du quartier.

Des trottoirs de Dakar aux villages de la brousse, des plages de la côte aux ateliers de St Louis, D comme Débrouille piloté par Sebastian Perez Pezzani.



Diffusion dimanche 13 avril sur Canal+