La grena' est le surnom que l'on a donné aux Antilles à la mythique Mobylette. Née au début des années 50 et importée aux Antilles dans les années 60, la grena' arrive à un moment charnière : le passage d'une période de restriction à une période pré-industrielle. Ca roule, c'est robuste, ça brille ! Les Antillais se ruent dessus. "Pour aller au travail, c'est ma grena' ; pour aller voir la famille c'est ma grena' ; pour aller au match c'est ma grena'... Ma grena' c'est toute une histoire !" Défiant les lois de l'équilibre, on charrie tout ce qui peut tenir entre la fourche et le porte-bagages. Un sac de ciment, deux bouteilles de gaz, trois balles de fourrage, un veau, un ami, une amie, une épouse, trois enfants... Un poème mécanique au cadre monocoque, au moteur qui pétarade, hoquette parfois mais jamais ne s'arrête. La grena' s'est si bien inscrite dans le patrimoine de la Guadeloupe qu'ont peut dire qu'elle en fut un temps le baromètre social. Aujourd'hui, sacrifiée sur l'autel des normes européennes, la grena' n'est plus ; Cependant, les derniers irréductibles continuent à la chevaucher fièrement pour un dernier voyage.
Réalisateur : Gilles ELIE-Dit-Cosaque
Le film a obtenu une mention au Festival Vue d'Afrique 2004 à Montréal, le prix L.Kimitete 2004 au Festival international du film insulaire de Groix et a été selectionné aux Escales Documentaires de la Rochelle 2004... Le film a été accompagné d'une exposition et d'un livre.
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