Créé à Tunis quelques mois avant la révolution de jasmin, ce huis clos dénonçant les mécanismes d'un pouvoir despotique est une ode à la liberté.
Pièce prémonitoire s'il en est, Amnesia, créée quelques mois
avant "la révolution de jasmin", raconte la déchéance d'un autocrate tunisien et les méthodes insidieuses de la répression d'un régime autoritaire. Les auteurs, Fadhel Jaïbi et Jalila Baccar, mettent en avant la responsabilité de chacun à travers le silence des intellectuels et des journalistes, le repli sur soi, la perte de repère d'un peuple...
En dénonçant les mécanismes d'un pouvoir despotique, ces artistes, figures de proue du théâtre arabe, nous offrent une magnifique ode à la liberté.
Le personnage principal de la pièce, Yahia Yaïch, est un homme politique de haut rang. Brutalement écarté du pouvoir, il apprend sa destitution à la télévision. Sa chute est alors inexorable : disgrâce, assignation à résidence et accusations multiples. Il est interné pour confusion mentale, après avoir mis le feu à sa bibliothèque, et sera livré à une hiérarchie médicale arbitraire et fantasque, à l'image du système qui l'avait promu.
Magistrale et chorégraphique, la pièce s'écrit comme une ronde autour de la chute de l'homme haï. Chaque comédien y incarne plusieurs personnages, automates englués dans un monde absurde. Monté comme un thriller, tissé de révélations et de rebondissements, Amnesia est un spectacle de chair et de sang, superbement porté par onze comédiens.
20h30 //Tarifs : 23€ / 19€ / 12€