"Jamais pensé qu'on pourrait plaire autant, tant on a été ignorés" avoue Ricky, membre fondateur du Staff Benda Bilili avec Coco, son acolyte guitariste-charpentier. La rencontre entre le groupe et les réalisateurs Renaud Barret et Florent de La Tullaye relève de la magie. Les cinéastes vont suivre le groupe cinq années, intrigués par la force de ces musiciens des rues paralysés par les séquelles de la poliomyélite, entourés de shégués (enfants vagabonds) dont Robert, le jeune garçon capable d'arracher des riffs de guitare héroes de son Satongé (une boite de conserve reliée à un morceau de bois par une corde). En 2010 sort le retentissant documentaire "Staff Benda Bilili" retraçant l'histoire du groupe, et les menant tout droit sur la croisette pour le festival de Cannes. Au gré des répétitions dans le parc de Kinshasa, le producteur Vincent Kenis, déjà découvreur de Konono N°1, a parallèlement enregistré un album qui restitue à merveille l'énergie débordante et la créativité des musiciens. "Très très fort" (2009) fait du bruit. Les scènes sont électrisées par le staff et son mélange unique de rumba congolaise, de musique cubaine, de rhythm'n'blues, de reggae, et de funk. Très très fort en effet.