Sur scène, juste une table, une chaise, un verre. Réduit à l'essentiel, le théâtre élémentaire de Pippo Delbono se met à nu. Seul sur le plateau, l'acteur et metteur en scène italien se livre et se délivre à travers les mots et de petits gestes, singulièrement aptes à capter et à libérer l'intensité d'un parcours voué à la nécessité des hommes et du théâtre. Pippo Delbono a composé ces Racconti di giugno parce qu'un jour à Rome on lui a demandé s'il avait des choses à dire sur l'amour... Il parle de lui mais il parle surtout de ceux qu'il a rencontrés, aimés, sauvés de l'enfermement, souvent, de l'enfer parfois. Sur le chemin de soi, Pippo Delbono le sait, on a également besoin des poètes. Il aime les ardents, les inconsolables. Il aime Pasolini et Sarah Kane. Il ne perd jamais son humour. Il y a, dans cette confession émouvante, la causticité d'un esprit aux aguets et des moments de pure hilarité. Et ce qui est beau dans ce moment sans référence esthétique, sans prétention artistique, c'est le chuintement des aveux et les accès de fureur poétique car Pippo Delbono vit avant tout le théâtre comme un rituel à partager avec les autres.