Les Micro-rencontres de Cassandre

AGCS et "Diversité" culturelle : la fin programmée du service public de la culture?
  • Les Micro-rencontres de Cassandre
Genre : Rencontre/réunion

Lundi 02 juin 2003

Horaires : 00:00
Rubrique : Histoire/société

C'est un peu loin de l'Afrique, sauf que dans Africultures, il y a aussi culture : ceci concerne tout le monde.

avec Jean-Pierre Moreux (Syndicat français des acteurs)
et Xavier Fourt (Bureau d'études)

AGCS : Accord général sur le commerce et les services. Le sigle est obscur, et les réalités qu'il recouvre ne le sont pas moins. Rappelons nous comment, voici quatre ans, les acteurs culturels s'étaient mobilisés contre l'AMI (accord multilatéral sur l'investissement) qui menaçait l'ensemble des politiques publiques de la culture.

L'AGCS ressemble à un retour masqué de l'AMI. En plus dangereux encore. Il s'agit en effet, d'une volonté affichée de libéraliser l'ensemble du secteur des services. L'éducation, la santé, et la culture - réduite le plus souvent à l'étiquette de "récréatif" ou de "touristique"- sont donc en première ligne. La commission européenne est ainsi invitée à proposer toute une liste de services qu'elle accepte d'ouvrir à la concurrence du privé. Des discours rassurants souhaiteraient faire croire que la culture n'est pas menacée. Mais face aux enjeux énormes des industries culturelles et des mastodontes qui les portent, qui peut encore croire à la pérennisation sans combat d'une "exception culturelle" déjà réduite à une défense lénifiante de la "diversité"? Aucun secteur n'est a priori protégé. On peut imaginer que les industries culturelles, cinéma, livre et disque, sont en première ligne. Mais au nom de la libre concurrence, rien n'empêchera, à long terme, de considérer que les aides d'Etat à un musée national ou un théâtre public ne constituent pas une entrave au commerce.


Le secret absolu dans lequel se font les négociations, l'interdiction absolue de divulguer les secteurs proposés à la libéralisation laissent envisager le pire. En abordant un sujet inhabituel pour nos lecteurs, et d'une actualité brûlante, Cassandre passe de la micro à la macrorencontre. Comment continuer à défendre les conceptions des rapports de l'art avec la société pour lesquels nous nous battons, si, au niveau international, le statut d'une culture marchandise est entériné? Comment se battre, non pour "l'exception", toujours précaire et sujette à caution, mais pour l'"exclusion" pure et simple de la culture des négociations à l'OMC?


Avec le soutien de :
- La Délégation au Développement et à l'Action Territoriale du ministère de la Culture
- La Direction Régionale des Affaires Culturelles de la Région Ile-de-France
- La Ville de Paris

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