Avec :
Alphonse Atacolodjou
Jean-Luc Moisson
Fatou Nanguia
Fine Poaty
Malou Vigier Tegenay
Moussa Sanou
Eric Biston
Faire d'un des plus beaux romans, une fable théâtrale
"Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit. Ils étaient apparus, comme dans un rêve, en haut d'une dune, comme s'ils étaient nés du ciel sans nuages, et qu'ils avaient dans leurs membres la dureté de l'espace..." Désert, Jean Marie Gustave Le Clézio Désert est plus qu'un roman. Ceux d'entre vous qui l'ont lu le savent bien. Le Clézio a écrit une épopée mythique. En fait cette histoire est celle d'une quête : la métaphore des voyages et exodes des hommes depuis que l'humanité existe. Une petite fille rêve d'un ailleurs : cet ailleurs tant désiré s'avère si difficile à vivre qu'elle décide de retrouver le lieu de sa naissance. Les rencontres de sa vie ressemblent aux moments initiatiques de chaque existence.
L'écriture de Le Clézio est dépouillée et simple comme le désert, avec des touches de poésie et de musique par delà les mots. Il nous livre ses émotions ressenties au contact des dures réalités de ce monde. Sa parole est douce et naïve comme celle d'un conteur qu'il sera possible d'adapter pour la mettre en voix par la bouche de cinq acteurs : une jeune fille, une femme, un étranger, un jeune berger et un vieillard. Ils prendront le spectateur par la main pour l'inviter dans son rêve, afin d'essayer d'apercevoir, tout au bout "la plus belle des lumières".
Nous travaillerons comme nous l'avons toujours fait, en construisant un théâtre poétique et onirique. Du décor émergeront arbres, villes, rencontres. Le ciel sera une toile d'images et de cauchemars de couleurs. Le monde, enfin, jaillira d'un sol de sable fin, les personnages seront tantôt de chairs, tantôt de rêves, sans qu'il soit bien possible de savoir s'ils ne sont pas l'inverse.
Cette histoire est un chemin fait des rencontres qui font d'une jeune fille une mère. La route commence au coeur d'une Afrique meurtrie et dévorante. Sur un sol de latérite, cet enfant grandit en jouant avec les doryphores. Un jour, il doit prendre un de ces cargos dont les cales sont pour certains des carrosses menant vers une terre de cocagne. Mais cette terre n'était bien sûr pas l'asile attendu.
Raconter un peu le monde avec des images de théâtre
"Le songe m'est agréable, et la vie est un songe.
Je crains la vérité et la vie véritable.
Combien de fois, […] j'aspire au soulagement d'un rêve, endormi ; et le rêve m'apparaît comme la vie parfaite, parfaite parce que fausse, parfaite parce que très vite passant.
Ainsi va la vie."
Faust, acte 1, Fernando Pessoa.
Au départ, je crois que je voulais simplement offrir un spectacle à mon fils. Il nous regarde travailler du haut de ses sept ans, et j'ai eu envie de lui ouvrir la porte de notre théâtre. Après, l'on rêve forcément de toucher d'autres enfants, puis les parents accompagnant leurs enfants, et bien sûr, d'autres personnes sans enfant. Il ne s'agissait pas de raconter une histoire pour enfants, mais une histoire que les enfants pourraient écouter et regarder.
Nos cinq dernières créations racontaient le monde avec nos yeux d'adultes sur un monde d'adulte. J'ai eu envie de le raconter avec mes yeux d'encore enfant. Je raconte inlassablement des histoires à cette petite vie issue de moi par enchantement. Il écoute, enchanté, ces histoires sans queue ni tête, simplement parce qu'elles constituent un monde, le monde de mes rêves devenant juste un instant, les siens.
La première intention est de créer un conte, un conte poétique plus qu'initiatique, une histoire qui raconterait en même temps le monde réel et un monde rêvé, des personnages de la vie vraie rencontrant des personnages échappés des livres.
Je ressentais que le personnage de Pinocchio pouvait être transposé dans notre monde, que sa quête ressemblait un peu à celle de beaucoup d'enfants de la planète : trouver seul le chemin qui mène au monde tant convoité des autres.
A partir de 10 ans.