Uwami est le premier album du producteur de 20 ans Sam Austin Radebe, alias DJ Black Low, après une série de EP parus sur des plateformes de téléchargement locales.
L'album arrive alors que la musique sud-africaine voit émerger un nouveau courant musical en pleine expansion. L'amapiano, mouvement de musique électronique qui a d'abord conquis un petit groupe de fidèles, s'infiltre désormais dans le mainstream. Connu et omniprésent, l'amapiano pioche ses influences dans une palette variée de styles musicaux populaires dans les townships d'Afrique du Sud, jazz, kwaito, dibacardi, deep et afro house, entre autre.
Au lieu de livrer un simple album d'amapiano, dont la scène locale semble insatiable et qui commence à intéresser de plus en plus le reste du monde, DJ Black Low cherche les limites du genre et affiche une volonté de les étirer toujours plus. Dans ses productions en solo, il se base sur les échantillons et les normes de composition de l'amapiano pour expérimenter et improviser. Avec ses collaborateurs, le DJ improvise avec les grooves conviviaux. Il utilise des percussions électroniques improvisées et des sons de distorsions pour conduire ses morceaux dans une direction particulière.
Pour un jeune vivant dans les ghettos de la région de Pitori, dans la province sud-africaine de Gauteng, il y avait peu de chance de pouvoir faire une carrière musicale. Sa trajectoire montre d'ailleurs la précarité de cette voie. Il raconte : " J'ai commencé à produire en 2013 et il se trouve que j'ai perdu mon équipement en 2014. Je n'avais pas les moyens de racheter du matériel. En 2017, un de mes amis qui faisait de la musique a trouvé un emploi et a décidé d'arrêter la musique. Il m'a donné son équipement et j'ai pu recommencer à produire. C'est là que je m'y suis vraiment mis. J'ai essayé de reprendre où j'en étais, avec le hip hop et la house commerciale, mais à ce moment-là l'amapiano était la musique populaire. Je l'aimais beaucoup alors j'ai commencé à en produire. "
DJ Black Low travaille principalement sur le logiciel Fruity Loops pour ses instrumentaux. " Je suis un producteur. Les paroles viennent de chanteurs avec lesquels je travaille. Ils écrivent et je décide quelles paroles j'utilise sur quelles chansons, si elles me plaisent ", continue-t-il. Les chanteurs présents sur le disque chantent dans différentes langues sud-africaines : SePedi, Setswana ou isiZulu.