Après l'inculpation pour "enlèvement de mineurs" et "escroquerie" de Marc Garmirian, journaliste reporter d'images de l'agence Capa TV, et Jean-Daniel Guillou, photographe indépendant de l'agence Syncro X, en même temps que les responsables de l'association L'Arche de Zoé sur lesquels ils réalisaient un reportage.
Une autre journaliste, Marie-Agnès Peleran, de la rédaction de France 3 Méditerranée, présente au Tchad à titre personnel, a été arrêtée et inculpée avec le groupe, alors qu'elle filmait l'opération avec du matériel prêté par sa rédaction.
"En dépit des preuves matérielles, les autorités tchadiennes s'obstinent à prolonger l'injustice subie par Marc Garmirian et Jean-Daniel Guillou. Elles ne nous ont pas encore entendues, alors qu'il est évident que le cas des journalistes ne saurait être confondu avec celui des membres de l'association. Il faut donc se mobiliser et répéter, jusqu'à la libération de nos confrères, que les journalistes sont neutres et qu'ils n'ont, en aucun cas, participé au délit qui a pu être commis", a déclaré l'organisation.
Reporters sans frontières compte se rendre au plus vite au Tchad pour plaider la cause des journalistes incarcérés auprès des autorités de N'Djamena.
Le 29 octobre 2007 dans la soirée, le procureur d'Abéché (est du Tchad) a requis l'inculpation de Marc Garmirian et Jean-Daniel Guillou pour "enlèvement de mineurs tendant à compromettre leur état-civil" et "escroquerie", en même temps que celle des six responsables de l'association l'Arche de Zoé. Un juge d'instruction de la ville a suivi ces réquisitions en fin de soirée et a procédé à leur inculpation.
Interrogé par Reporters sans frontières, l'avocat tchadien de Marc Garmirian, Me Jean-Daniel Daniel Padaré, a déclaré que les seize Européens doivent être transférés "dans les jours qui viennent" à N'Djamena, la capitale. Ils devraient être incarcérés à la maison d'arrêt pour effectueur leur détention préventive, selon lui.
Les deux journalistes ont été arrêtés le 25 octobre par des militaires tchadiens à l'aéroport d'Abéché, alors qu'ils effectuaient un reportage sur la tentative d'évacuation de 103 enfants africains vers la France, à l'initiative de l'association L'Arche de Zoé.
Interrogé sur les raisons pour lesquelles les seize Européens doivent être transférés à N'Djamena, Me Padaré a déclaré qu'il pourrait s'agir de "raisons de sécurité", les autorités tchadiennes craignant des représailles de la population à l'encontre des détenus.