"L'installation à Yaoundé des éditions CLE a bouleversé une situation de dépendance intellectuelle, source d'aliénation à cause de la rareté des productions littéraires [...]" ; ces quelques mots ont été prononcés en 1978, lors de l'attribution du Prix du Président de la République du Cameroun à la célèbre maison d'édition qui fêtera, cette année, son cinquantième anniversaire.
Marcelin Vounda-Etoa, actuel directeur de CLE, revient sur l'importance historique d'une structure dont l'objectif initial est de fournir "aux Africains, une opportunité unique de se faire éditer sur le continent", ainsi qu'une "alternative de Paris".
L'entreprise s'avère très fructueuse : "En 1977, le catalogue de CLE signale 183 titres dont 123 sont des ouvrages de littérature générale ; un million de livres sont imprimés pour le compte de cet éditeur et 800.000 de ces livres sont dûment diffusés".
Comme nous le rappelle M. Vounda-Etoa, la maison d'édition a publié des nom prestigieux tels que "Julius Nyéréré, Wolé Soyinka, John Mbiti, Bernard Dadié, Henri Lopes, Guy Menga, etc".
Outre le prix de la Présidence de la République, les éditions CLE reçoivent "la consécration à l'échelle africaine de plusieurs de ses romans et pièces de théâtre par des prix littéraires" ; ce seront aussi bien le Grand Prix littéraire de l'Afrique noire (Francis Bebey, 1968), ou le Prix Mottart de l'Académie française (René Philombe, 1977).
À la fin des années 1970, les éditions sont sollicitées pour des "cessions massives de droits d'extraits [de ses] œuvres [...] pour la production de manuels scolaires [...]. C'est aussi la période d'abondantes traductions d'extraits ou de l'intégrale des meilleurs auteurs de CLE en anglais, en allemand, en polonais et dans bien d'autres langues".
En 1991, enfin, les éditions CLE ont été reconnues par la Présidence de la République du Cameroun structure "d'utilité publique".
D'après un article de Marcelin Vounda-Etoa, pour le quotidien Mutations (Cameroun).
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