La Ville de Dakar et l'Association Centre Yennenga ont signé, hier, une convention de partenariat pour l'hébergement et la réalisation du pôle Cinéma du Programme de développement et d'animation culturels et artistiques (Dacar).
La Mairie de Dakar s'est entendue avec l'Association Centre Yennenga sur un protocole de partenariat pour abriter le pôle Cinéma du Programme de développement et d'animation culturels et artistiques (Dacar). Le Centre Yennenga, logé au centre socioculturel de la commune de Grand-Dakar, va bénéficier du droit d'usage des locaux nécessaires à la réalisation du pôle en question. Pour Soham El Wardini, c'est le rêve (Dacar) de Oumar Ndao qui se réalise. À en croire la Maire de la Ville de Dakar, la signature de la convention marque le début de l'effectivité du projet du défunt directeur de la Culture et du Tourisme de la municipalité de la capitale sénégalaise.
Soham El Wardini a témoigné également une fierté d'installer le projet à Grand-Dakar qui est un réel vivier culturel, et le fait de déployer les axes de celui-ci dans les centres socioculturels. Elle a souhaité que les jeunes, en général, et les populations de Grand-Dakar, en particulier, s'approprient ce pôle pour stimuler la création et l'employabilité.
Le réalisateur Alain Gomis, président de l'Association Centre Yennenga, s'inscrit dans le même ordre d'idées, en ce qu'il considère que "les films sont une manière de reprendre la parole, de se respecter soi-même et d'envisager l'avenir". Donc, un moyen de (re)gagner la dignité pour tous ces jeunes de la commune et des autres quartiers appelés à bénéficier du projet. Ainsi, le lauréat de l'Étalon d'or de Yennenga et Grand prix du jury de la Berlinale promet-il de faire le possible pour lier le professionnalisme et la mission socioculturelle.
Alain Gomis a, par ailleurs, décliné le programme de formation en postproduction cinématographique du Centre Yennenga, "un outil essentiel qui manque à la Ville de Dakar, mais aussi au Sénégal et à toute la sous-région", et qui permettra de faire plus de bons films. "Nous aurons le matériel grâce au partenariat et ferons des formations conséquentes pour permettre aux jeunes de maîtriser le tissu cinématographique, faire des ateliers et le tour des établissements scolaires dans le but, surtout, de transmettre le patrimoine culturel", a expliqué Alain Gomis.
Le dernier point satisfait particulièrement Hugues Diaz, qui se réjouit que de grosses pointures de notre cinéma pensent à la communauté et à aider les jeunes. "C'est une gratitude sociale, mais envers l'État qui investit", a noté le directeur de la Cinématographie. Ce dernier a estimé que nous disposons de véritables talents mais pas vraiment d'industrie du cinéma, qui porte la chaine de valeurs. C'est donc, de son avis, tout heureux que se produisent ces initiatives venant des acteurs, ambassadeurs et collectivités territoriales pour accompagner l'essor de la cinématographie. La Délégation générale à l'entreprenariat rapide (Der) s'inscrit dans cet appui. Elle a accordé, par sa représentante Khoudia Ndiaye, une notification de financement de 45 millions de FCfa pour accompagner les activités du Centre Yennenga.
Mamadou Oumar KAMARA (Le Soleil)