Reporters sans frontières demande la libération de deux journalistes de médias étrangers détenus depuis une descente de police, le 3 avril 2008, dans un hôtel de Harare fréquenté par la presse internationale.
"Dans le climat d'extrême tension entretenu par les retards dans l'annonce des résultats de l'élection générale du 29 mars, cet incident grave ravive la crainte d'un coup de force des partisans de Robert Mugabe et des forces de sécurité. Les observateurs africains en charge de la surveillance de la sérénité du processus électoral doivent demander la libération des correspondants détenus. Qui veut maintenir le calme dans le pays doit comprendre que ce type de descente doit appartenir désormais au passé du Zimbabwe et que les journalistes n'ont rien à faire derrière les barreaux lorsqu'il n'ont fait qu'exercer leur métier", a déclaré l'organisation.
Le 3 avril 2008, vers 14 heures, une unité de la police zimbabwéenne a effectué une descente au York Lodge, un hôtel de Harare où résident plusieurs correspondants étrangers couvrant les élections générales du 29 mars. Cinq journalistes ont été interpellés. Trois d'entre eux ont été relâchés plus tard, mais deux sont encore en détention au commissariat central de Harare, dont Barry Bearak, correspondant du quotidien américain The New York Times. Selon leur avocate, Beatrice Mtetwa, ils devraient être inculpés dans la journée pour avoir travaillé sans accréditation, en contravention avec la loi AIPPA de 2002, punissant d'un maximum de deux ans de prison les journalistes travaillant sans y avoir été autorisés par la Commission des médias et de l'information (MIC).
Le même jour, la police zimbabwéenne a effectué une descente dans les bureaux du principal parti de l'opposition, le Movement for Democratic Change (MDC), dont les résultats officiels indiquent qu'il a remporté la majorité au Parlement. Les résultats des autres scrutins, notamment présidentiel, n'ont toujours pas été annoncés par la commission électorale, faisant craindre une tentative du président Robert Mugabe et de son parti pour se maintenir au pouvoir.