Saraaba rencontre aujourd'hui de sérieuses difficultés qu'elle devrait pouvoir, avec une mobilisation de tous, en particulier celle déjà effective des artistes, des politiques, des associations, des journalistes et des universitaires, résoudre ces prochains mois. De nombreux soutiens se sont déjà manifestés (Farah C de l'Huma, Bintou Simporé de Radio Nova, Sylvie Coma de Charlie Hebdo, Frédéric Ploquin de Marianne,…) et d'autres sont à venir.
Saraaba a été rêvé et réalisé par Nago Seck et Sylvie Clerfeuille, journalistes, écrivains, réalisateurs de télévision, militants culturels, passionnés par les cultures africaines. Cette aventure est partie du constat que, contrairement à Londres et à Berlin, dotées l'une d'un Centre Culturel Africain, l'autre, d'une Maison de l'Afrique, Paris, ville culturelle par excellence, ne possède aucune structure culturelle dédiée aux cultures africaines et de la diaspora. Le projet d'une maison d'Afrique avait été lancé dans les années 1990 mais n'a pas eu de suite.
Nous avons donc sur nos fonds propres décidé de relancer cette idée d'un espace d'échanges et de rencontres autour des cultures d'Afrique, de l'océan indien et de la diaspora, croisant expositions, conférences concerts, théâtre, contes, workshops et ateliers artistiques. Fenêtre culturelle sur et à la Goutte d'or, Saraaba a, au cours de ses deux ans d'existence, favorisé le brassage social et culturel dans un quartier en difficulté.
Inutile de dire que pour monter ce projet, les difficultés ont été nombreuses:
> rigidité des bailleurs dès que nous parlions d'Afrique, ou de musique,
> acquisition au bout de deux ans d'un local brut de béton fourni par l'OPAC (actuel Paris Habitat) qui a nécessité plus d'un an de travaux avec seulement 3 mois de franchise accordés,
> caution d'un an pour l'acquisition du local,
> image négative du quartier de la Goutte d'Or,
> situation de zone urbaine sensible accueillant une population économiquement défavorisée…
Nous les avons surmonté peu à peu avec l'aide d'une équipe qui s'est constituée au fil des mois (le philosophe Lazare Ki Zerbo, Chikor, jeune DJ de la Goutte d'Or, Nadia Cherif, metteur en scène, Carlos Ouedraogo, comédien, Karimi Chouyouti, Directeur du site blackmap.com, Belinda Duki, comédienne, Anne Marie Ferron, manager d'artistes, Ibrahim Gueye, Directeur du label Kavall Records, Bakary Sangaré, Sociétaire à la Comédie Française (parrain de la scène théâtre).
Au fil des mois, presque deux ans aujourd'hui, le rêve est devenu réalité. De nombreux médias (Deutshland Radio, L'Huma, Berbère TV, Le Monde, RFI, France O, Africa N°1, Le 18° du mois, Assomag, 18info, Libération, Afrik.com, Afrique Asie, le Soleil, Amina, France Info, Télé Sud, plusieurs télévisions africaines…) nous ont soutenu dans cette aventure, contribuant à donner une image positive de l'Afrique et de la Goutte d'Or.
Le brassage culturel et social s'est bien réalisé. Habitants et jeunes du quartier, clientèle internationale, artistes, universitaires, personnalités se côtoient ou se sont côtoyés dans notre lieu :
Les musiciens : Sapho, Touré Kunda, Bashung, Cheikh Tidiane Seck, Jean-Philippe Rykiel, Tao Ravao, Vincent Bucher, El Hadji Ndiaye, Nuru Kane, Rachid Taha…
Les universitaires et les personnalités : Danielle Ohayon (directrice de la maison des journalistes), Darwis Khudori (président de Bandung Spirit), Kenneth Brown (directeur du Mediterranean), Ofer Bronstein (président de Forum For Peace), l'historien Elikia M'Bokolo, l'universitaire Chérif Keïta, le directeur de l'Espace Japon…
Les diplomates : Pascal Sim (membre du bureau Afrique de l'ambassade américaine), les diplomates africains et asiatiques : Sénégal, Gabon, Congo, Japon, Indonésie, Cap Vert, Guinée Bissau, Angola, Kenya, Zimbabwe…
Les comédiens et les réalisateurs : Tapa Sudana (comédien indonésien - Peter Brook), Jim Adhilimas (réalisateur indonésien), Kinou Lefèvre (réalisatrice de "Cona'cris"), Thierry Desroses (comédien - PJ), Med Hondo, Sanvi Panou, Pierre Yaméogo (cinéastes africains)…
Bref, grâce à une programmation de qualité relayée par un réseau d'amis, des associations partenaires (Xerographes, Tiresias, Bandung Spirit, CCFD, festival Villes des musiques du monde…) des institutions comme le Centre Fleury Goutte d'Or et une clientèle qui se fidélise, notre rêve s'est réalisé mais les réalités d'un quartier difficile économiquement ont fragilisé au fil des mois la structure. Assignée au tribunal mercredi 15 septembre pour non règlement de loyer et menacée d'expulsion, Saraaba a pu obtenir un rendez-vous avec Paris Habitat le lundi 20 Septembre.
Nous avons besoin de tout votre soutien pour obtenir un accord favorable et pouvoir continuer. Lettres de soutien, chèques à l'ordre de Saraaba (20 euros) seraient les bienvenus et permettraient à l'aventure de continuer.
La programmation continue néanmoins…
Un modèle de lettre de soutien se trouve en pièce jointe. Les chèques sont à envoyer à Saraaba, 19, rue de la Goutte d'Or 75018 - Paris.
Si vous voulez que Saraaba continue…AIDEZ NOUS.
L'équipe du centre culturel Saraaba