Quand les Portugais ont commencé à coloniser le Brésil, ils n'y trouvaient pas de main-d'œuvre pour s'occuper des travaux manuels. Aussi ont-ils eu recours, au début, à la main-d'œuvre indigène ; mais les Jésuites, qui considéraient les Indiens comme des êtres purs et dépourvus de méchanceté, les ont protégés contre l'esclavage si bien que les Portugais se sont mis à chercher des noirs en Afrique pour les soumettre au travail servile.
Au Brésil, l'esclavage a commencé dans première moitié du XVIe siècle, avec la production de sucre. Les trafiquants portugais amenaient les noirs de leurs colonies d'Afrique et les vendaient comme des marchandises pour être utilisés comme esclaves dans les exploitations sucrières du Nord-Est. (source Wikipédia) Au moins 3,5 millions d'Africains sont arrivés au Brésil, et on ne compte pas ceux qui sont décédés pendant l'interminable et inhumain voyage à travers l'océan...
Jean Hébrard, Brésil, quatre siècles d'esclavage : Nouvelles questions, nouvelles recherches, éd. Karthala, 2012 :
La recherche brésilienne sur l'esclavage est l'une des plus riches au monde. Cet ensemble de textes souhaite en montrer la vitalité mais aussi les "accents".
Sans jamais se déprendre d'une rigueur qui les conduit à n'avancer que pas à pas dans la démonstration et en s'appuyant toujours sur une source explicitement convoquée, les chercheurs brésiliens semblent être devenus de plus en plus soucieux, ces dernières années, des pièges de la mise en récit et de l'illusion narrative. Ils sont experts dans l'art de tresser les diverses histoires possibles (ou probables) que les sources permettent d'imaginer à partir des représentations contrastées qu'elles conservent. Ils ont appris à lire les paroles couchées sur le papier pour en faire renaître, au-delà du propos, les intentions, les effets attendus, les ruses, les tours rhétoriques. Par là, ils dévoilent de plus en plus clairement la parole dominée dans l'acte même qui tente de la réduire.
Si les esclaves qui ont vécu au Brésil n'ont jamais laissé, à de très rares exceptions près, de traces directes de leurs mots, ils sont certainement aujourd'hui ceux qui, par-delà le temps, parviennent le plus efficacement à se faire entendre.
[Lire l'intégralité du billet publié sur le Blog Opoto de Bruno Essard-Budail]