Au cours des premiers mois de l'année 1848, à la veille de l'abolition de l'esclavage, le Courrier de la Martinique publie les audiences de deux procès qui suscitent une grande émotion dans la colonie : Louis-Hippolyte Gosset et Pierre-Germain-Sully Vivié sont jugés en police correctionnelle pour mauvais traitements envers leurs esclaves. Tour à tour à la barre, colons et esclaves mettent en lumière par leurs témoignages les conditions de vie sur les habitations (nourriture, habillement, logement, soins apportés aux malades, accès à la monnaie, travail des jardins et concession du samedi, châtiments légaux et illégaux). Leurs voix nous confirment que les esclaves n'ont pas été seulement des victimes de l'histoire, qu'ils en ont également été les agents.