Le geste créateur que représente le jazz trouve son origine dans un acte de résistance et de salut lié au contexte américain de l'esclavage et de la ségrégation. Cette dimension politique est au coeur de l'histoire du jazz, d'hier et aujourd'hui, et trouve toute sa symbolique dans la main levée obsessionnelle des peintures de Basquiat. Mais comment définir la portée politique du geste jazz, du musicien au plasticien, de l'écrivain au comédien... ? Car "agir jazz", ce n'est pas seulement danser ou jouer de la musique. Après une approche historique et philosophique mais aussi poétique des enjeux politiques du geste jazz, après une exploration des combats politiques menés par les jazzmen, nous verrons aussi dans quelle mesure le jazz a été pour le monde du spectacle un levier d'émancipation en Afrique comme en Europe, et en quoi il a pu impacter la création plastique. Tout conduit peut-être à définir le geste jazz comme un geste de marronnage, de résistance et d'émancipation qui s'appuie sur trois enjeux esthétiques et philosophiques nécessaires au salut : fulgurance, dissonance et transcendance - les trois pointes de la couronne de Basquiat...