Les rivages du Ghana concentrent le plus gigantesque ensemble fortifié d'Afrique. Sur une distance d'à peine deux cents kilomètres s'échelonnent une quarantaine de forteresses. La poignée d'Européens qui y résidaient, représentaient les intérêts des compagnies à monopole. Elles protégeaient leurs entrepôts derrière ces murailles. Ces constructions abritèrent d'abord l'or extrait des mines de l'intérieur et les produits européens proposés en échange. Puis, à partir du XVIIe siècle, les esclaves victimes de la traite. Ces forts constituent une véritable frontière entre Europe et Afrique, ligne de rupture entre deux mondes mais aussi lieux d'échanges et de contacts.
Écrit dans un style limpide mais avec toute la rigueur scientifique d'un des meilleurs historiens de la traite et de l'esclavage, ce livre bouscule bien des idées reçues : sur la valeur des marchandises importées d'Europe qui n'avaient de pacotille que le nom, sur l'exigence des Africains à propos de la qualité de ces marchandises. Il montre aussi que les Africains ne laissèrent jamais les Européens pénétrer à l'intérieur du continent, opposant la plus ferme résistance grâce à la formation de puissants États. Il décrypte le regard porté par les Européens sur les Africains et la manière dont les jugements exprimés glissent vers le racisme. Il analyse les spécificités de l'esclavage en Afrique, le rôle respectif des Africains et des Européens dans la traite, il décrit avec précision le sort des esclaves.