Monologue d'Emmanuel Vilsaint.
Haïti, quelques semaines après le meurtrier séisme survenu le 12 janvier 2010, Jacques, un jeune étudiant en lettres, décide de se prostituer pour survivre. Sur les trottoirs de Port-au-Prince, il va être témoin de la mort de sa sœur et victime de multiples viols de son proxénète. Dans une ville chaotique où les décombres jonchent les rues, où la désolation d'une population vide de sens est mise à nue, Jacques va consigner ses plaintes et ses témoignages dans un journal intime. Mais comment écrire, parler de soi et des autres, vivre son identité entre les infortunes de son métier et une ville détruite ?
C'est l'écho de l'agonie d'un pays à la dérive, c'est aussi une méditation sur la crise d'identité sexuelle d'une jeunesse confrontée à la complexité de ses désirs. Il donne à entendre une Haïti à la fois sombre et poétique, sale et lumière. Cette Haïti repliée, moderne, à l'image du monde.