Le voyage, en Afrique, comme ailleurs, surtout lorsqu'il est dupliqué par son récit, ouvre vers un déchiffrement des êtres et des lieux rencontrés, en propose une compréhension qui s'attache à les nouer au fil de la vie de son auteur. Dans l'observation de la démarche des gens ou des enseignes de boutiques, dans les conversations de café - à La tanière des vainqueurs – où on parle aussi bien de politique que de cannibalisme, dans la découverte de rituels, qui mêlent mort et renaissance, et au long de périples hasardeux, des images et des formules se cristallisent, suscitent des souvenirs. Ainsi, en un ton ni ironique ni condescendant mais simplement humain, le récit reçoit et offre sa part de fraternité avant de s'approcher finalement du « bord du monde ».