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Le portrait de Slimane Azem, fameux représentant de la chanson algérienne, je l'ai envisagé comme une plongée dans l'univers poétique d'une culture plurimillénaire, celle des Berbères. Au travers de l'œuvre de cet artiste adulé par les siens, j'ai voulu éclairer sur ce qui constitue un des fondements de l'identité nationale algérienne.
Peindre le portrait de Slimane Azem, vingt ans après sa mort, c'est rendre hommage à l'un des plus fameux représentants de la chanson algérienne du siècle dernier (1918-1983). Traiter de l'œuvre de Slimane Azem équivaut à porter un regard sur le déchirement d'une génération d'hommes poussés par des raisons de survie à s'exiler vers un monde inconnu. C'est de ces hommes-là dont Slimane Azem s'est fait le porte-parole durant toute sa vie.
De 1937 à 1940, il travaille dans les aciéries de Longwy. Ensuite mobilisé à Issoudun, il est réformé puis fait prisonnier en Allemagne. Il sera libéré à 27 ans par les soldats américains, puis s'installe à Paris où il prendra la gérance d'un café. Mohamed El-Kamal le poussera à enregistrer sa première chanson "A Muh a Muh" :
"Quand je fus sur le point de partir/ Je promis mille choses aux parents/ Leur disant je reviendrai/ Tout au plus dans un an ou deux/ Me voici perdu en exil/ Depuis plus de dix ans..."
Ce premier succès ouvrira à Slimane Azem une carrière artistique de plus de trente ans, au service de la tradition culturelle kabyle.
C'est au moyen de cette chanson de variétés, style très appréciée par la population d'Afrique du Nord, que Slimane Azem va perpétuer la tradition poétique orale de Kabylie. Il transposera dans ses textes sa vision existentielle de l'immigré et se mettra au service de l'allègement de leurs tourments.
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