Cette sélection nous invite à penser et changer notre regard sur le monde, ses constructions politiques et mémorielles à travers des films aux écritures affirmées. L'image d'archive comme matériau se présente comme l'un des piliers de ce programme, avec des films qui explorent la mémoire des luttes, du Maroc au Proche-Orient : ce faisant, c'est l'histoire même du cinéma qui se trouve détournée et nouvellement agencée. L'exil impose aussi de nouvelles dynamiques formelles qui se traduisent dans l'art de raconter, avec des films notamment syriens, qui offrent au récit de nouveaux espaces de transmission. L'émergence d'une production cinématographique soutenue en Arabie Saoudite témoigne quant à elle d'une critique sourde, nous offrant l'image d'une profonde remise en question de l'ordre social. Ailleurs, porté par une diversité de gestes cinématographiques, émerge le thème de l'acceptation de la différence pour avoir une place dans la société - en tant qu'homosexuel, en tant que femme, en tant qu'artiste.
Enfin, l'œuvre du réalisateur Merzak Allouache sera mise à l'honneur avec une rétrospective de cinq films. Précurseur de la jeune génération des cinéastes algériens, Merzak Allouache raconte et questionne la société algérienne depuis quarante ans avec un cinéma toujours très au fait de l'actualité et du quotidien de ses concitoyens.
Souad El Tayeb, Présidente d'Aflam
Charlotte Deweerdt, Solange Poulet et Mathilde Rouxel, Direction artistique du festival