Il aurait pu n'être que le candidat idéal pour incarner le travailleur immigré dans la France des années 70, mais son parcours ne se résume pas à ce seul archétype. Né à la casbah en 1932, il est intimement lié à l'âme d'Alger. Avec Tahia ya didou, commande détournée pour la mairie d'Alger, Zinet réalise un film insolite et iconoclaste, devenu culte, mais dont l'accueil déconcerté par les autorités le pousse à tenter sa chance en France. Zinet a su conquérir le public avec ses pantomimes dignes des plus talentueux acteurs du muet (Les Ajoncs), ses courtes apparitions poignantes (La Vie devant soi) et son interprétation d'ouvrier victime d'une société en crise (Les Trois Cousins, Dupont Lajoie). Le seul long métrage français où il tient le rôle principal s'intitule tautologiquement Le Bougnoul. Les clichés sont tenaces, mais aussi assumés, avec le message politique humaniste qu'il a su fièrement défendre. Le film passionnant de Mohammed Latrèche revient pas à pas sur les traces de Zinet, à la rencontre des Algérois et de ceux qui l'ont connu. Une énigme, une enquête et des promesses de fête : on n'a pas fini de s'émouvoir en se souvenant de la comète Zinet.
La première séance débute à 18h30 avec une rareté, LE BOUGNOUL de Daniel Moosman dans lequel Zinet tient le rôle principal. Film antiraciste datant de 1975, ce film est invisible depuis des décennies.
La deuxième séance s'ouvre à 21h00 par LES AJONCS et LES TROIS COUSINS (1969), deux courts métrages de René Vautier.
Enfin, suit un documentaire inédit d'une heure, ZINET, ALGER, LE BONHEUR réalisé par Mohammed Latrèche.
La salle est petite, il est vivement conseillé d'acheter vos places sur la billetterie en ligne de la Cinémathèque Française. https://www.cinematheque.fr/cycle/mohamed-zinet-1263.html