Rares sont les musiciens virtuoses qui réfléchissent et agissent en collectif et qui croient à l'esprit de groupe. Patiemment, avec persévérance et obstination, Abdoulaye Traoré porte le projet DEBADEMBA, et en a fait en quelque années une des formations les plus appréciées de la nouvelle génération d'artistes d'Afrique de l'Ouest.
Après deux albums produits par Chapa Blues, DEBADEMBA revient avec un nouvel opus «Sanikoya» produit par Dankama (le nouveau label créé par Abdoulaye Traoré). Cet album met un point d'honneur à rappeler les forces positives qui ont permis à des générations entières de vivre en paix en Afrique de l'Ouest. Certaines traditions dénouent les tensions de la société et devraient être transmises aux générations futures : se taquiner, dans le respect, par rapport à son nom de famille ou à son origine ethnique a toujours été et devraient rester un jeu. Traditionnellement le «Sanikoya» interdit toute querelle interne et garantit la stabilité du peuple. Cette tradition «moyenâgeuse» se fissure aujourd'hui, ce qui permet malheureusement la montée des extrémismes. Ben l'Oncle Soul, invité sur cet opus, intervient sur ce titre, et souligne le fait que cette philosophie peut s'étendre à l'échelle d'une vie dans la découverte de l'autre : «mon âme sœur, mon âme sœur, elle vient de loin, elle vient de loin».
L'album aborde par ailleurs d'autres thèmes qui se résument à des philosophies de vie positives à travers lesquelles l'homme peut trouver paix et courage : aide-toi et le ciel t'aidera («Dakama»), ne cherche pas à changer les gens («Boinofai»), avec volonté et courage on peut réussir («Saikain»). Enfin Debademba rend également hommage à Mandela («Mandela») ainsi qu'aux femmes («Ah les femmes»).
Comme à son habitude, Abdoulaye Traoré, compositeur de ce nouvel opus, nous emmène à travers l'Afrique avec des rythmiques allant du djoulaba (Côte d'Ivoire/Burkina Faso) au ziglibithy/ bikoutsi (Côte d'Ivoire/Cameroun) en passant par le borowi (rythme traditionnel que l'on danse avec des masques), le takamba (Nord du Mali), le badjoulou (rythme joué pour les grands hommes dans toute l'Afrique de l'Ouest) et le blues-rock.
Dans cet album Abdoulaye Traoré, s'entoure de Mohamed Diaby (chant), Bisou Bass (basse), William Ombe (batterie), Adama Bilorou (percussions), Virna Nova (guitare sur «Ah les femme»s), Malaika Lokua (chœurs sur «Dakama» et «Mandela»), Valentin Ceccaldi (violoncelle sur «Mandela) et invite Ben l'Oncle Soul pour deux featuring sur «Sanikoya» et «Saikain».
Horaires : de 19:30 à 22:00
Tarif : 17 €