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Parmi les nombreux styles néo-traditionnels d'origine yoruba qui se sont développés dans les cités post-coloniales du Nigeria et notamment à Lagos (extraordinaire vivier musical) on connaît surtout l' "afro-beat" (Fela et ses fils ou disciples Tony Allen, Femi, Lagbaja, etc), la "ju-ju" (King Sunny Ade, Ebenezer Obey, Prince Tony Adex, I.K. Dairo) et le "fuji" (Sikiru Ayinde "Barrister", Baba Alatika), d'obédience animiste et/ou chrétienne... Le succès mondial de ces musiques provient à la fois de leur richesse vocale et de la fascination qu'exercent sur tout mélomane normalement constitué leurs "tambours parlants".
L' "Apala" est la version islamique, méconnue sinon méprisée en Occident, de la musique urbaine des Yoruba. Le chant, nonchalant et extatique, y est assez proche de celui des Haoussa majoritairement musulmans du Nord. Quant aux percussions, elles sont au moins aussi frénétiques que celles du Sud : les tambours d'aisselle, associés à une panoplie très variée de bruiteurs, sont sans doute les plus "chantants" et "parlants" de toute la région. Mort il y a une dizaine d'année, El Hadj Haruna Ishola ressuscite grâce à ce CD vraiment extraordinaire, qui fera le bonheur de tous les amateurs éblouis de "talking drums".