Alors que l'Allemagne détient toujours la plus importante collection d'objets camerounais au monde, que faire de cet héritage colonial ?
Cadres de portes sculptés, statues, masques, lances... : avec quelque 40 000 pièces, l'Allemagne détient la plus vaste collection d'objets issus du patrimoine camerounais. Arrachés à leur culture et envoyés dans des musées à l'époque où le pays était encore un protectorat allemand, ces artefacts ont, pour la plupart, perdu leur signification originelle. Parmi eux, le "Mandu Yenu", le trône des Bamouns, a été offert par le roi Njoya à l'empereur Guillaume II à l'occasion de son anniversaire, en 1908. Orné de milliers de perles de verre, ce chef-d'œuvre de l'art camerounais est exposé à Berlin depuis plus d'un siècle. Mais quel sens donner à ce "cadeau", octroyé à une époque où l'Allemagne menait de violentes conquêtes territoriales ? Quel regard peut-on poser aujourd'hui sur cet héritage colonial ? Aux côtés de chercheurs camerounais, l'historienne de l'art Bénédicte Savoy se penche sur ces enjeux muséographiques et historiographiques d'une grande complexité.
Réalisation
Grit Lederer
Auteur.e
Jochen von Grumbkow
Johannes Fellmann
Grit Lederer
Pays
Allemagne